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 Un tacot à Plombières...

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2 participants
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Nico8862
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MessageSujet: Un tacot à Plombières...   Un tacot à Plombières... Icon_minitimeVen 18 Sep 2009, 16:19

Bonjour à tous,

Je suis nouveau sur ce forum. Je suis un Vosgien pur souche, originaire de la région de Remiremont-Plombières. Je m'intéresse au patrimoine local de ce secteur.

D'ailleurs, j'aurais aimé savoir si quelqu'un avait plus d'information sur l'ancien tacot (à voie étroite donc) qui reliait la gare de Plombières aux usines De Pruines de Semouse (aujourd'hui désaffectées).
La Semouse est un cours d’eau qui prend sa source à Bellefontaine et qui se dirige vers l’extrême sud des Vosges pour rejoindre la Saône, par l’intermédiaire de la Lanterne (rivière Haute-Saônoise).

Pour la petite histoire : La vallée de la Semouse a été le siège d'une forte activité industrielle au cours des XVIII, XIX et début XXè S. Une dizaine de forges se sont installées le long de ce cours d’eau à partir du XVIè S, ce qui lui a valu le nom de « Vallée des Forges ».

La famille De Pruines était une grande famille de Maîtres de forge au XIXè S et XXè.
Pour alimenter en matière première leurs usines, ils ont tout d’abord utilisé des machines à vapeur sur route (appelées « Routière »). Un service de marchandise a été mis en place entre la gare de Plombières et les 3 usines de Plombières, de Semouse et de La Forge Neuve (par Ruaux).

A partir de 1922, Victor puis Albert de Pruines auraient installé un tacot à voie étroite pour remplacer cette machine à vapeur. Ce service a fonctionné jusqu’à la fermeture des usines de Pruines de Semouse et de la Forge Neuve, en 1953 (l’usine de Plombières centre a fonctionné jusqu’à la fin des années 80).

J’aurais aimé savoir si quelqu’un avait plus d’information sur cette petite voie ferrée industrielle de
8 km environ, passant par le village de Ruaux (commune de Plombières).

A part une ancienne carte postale représentant « la Routière » et les indices qui restent sur le terrain (talus, reste de ballast, pont enjambent l’ancienne voie,…) il ne reste rien de cette histoire…

N’hésitez pas à apporter vos connaissances !
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ArKaNuM
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ArKaNuM


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MessageSujet: Re: Un tacot à Plombières...   Un tacot à Plombières... Icon_minitimeLun 26 Déc 2011, 11:56

Salut,

Je remonte le topic avec un peu de retard mais j'ai cet article qui pourrait t'intéresser, car en rapport avec le sujet.

C'est extrait du livre "Les Mystères des Vosges" par Bruno Théveny paru chez De Borée Editions :

Les étranges inventions de Charles Renard

Charles Renard est né à Damblain en 1847. Ce polytechnicien est le créateur, en 1884, avec son frère Paul et le capitaine Krebs, du dirigeable Le France, qui effectue le premier vol en ballon le 9 août de la même année. L'appareil est mû par un moteur électrique. Pour rendre ce genre d'aérostat plus maniable, Charles Renard le dote en 1904 d'un empennage horizontal, afin d'éviter qu'il tangue et lui permettre d'augmenter sa vitesse de croisière. Il invente aussi d'autres appareils se rapportant à la navigation aérienne, notamment le parachute dirigeable, imaginé en 1873.
Cependant, sans conteste, l'invention la plus insolite du Vosgien est le train... Renard, un train automobile routier !

En 1988, à Remiremont, l'hôtel de ville avait accueilli une exposition très complète sur le sujet. La société d'hsitoire locale, le Club cartophile de Remiremont et E.D.F., avec le concours du musée de l'Air et de l'Espace, du musée municipal de Meudon et de la municipalité de Wimereux, avaient conçu ce qui pouvait se faire de mieux sur le train Renard. Aujourd'hui, il ne reste plus qu'un seul train complet... à Adélaïd, en Australie ! Quelques, dépareillés, ont été retrouvés dans le Pas-de-Calais et le Cher.
Ce train automobile présentait deux avantages. D'abord, il avait une propulsion continue, c'est-à-dire que, par un système judicieux, la force motrice produite par un moteur allégé sur une voiture, en tête du train, était communiquée et entretenue par chacune des voitures du convoi. Il y avait ensuite ce que l'on nommait "le tournant correct", réalisé grâce à un dispositif ingénieux entrainant chaque voiture sur la trace exacte de la précédente, alors que de vulgaires remorques attelées étaient toujours déportées dans les virages. Ainsi se trouvait résolu, en théorie, le problème des transports sur route en 1902. A l'aide d'un moteur de cinquante chevaux, Charles Renard actionnait un train destiné à l'armée, transportant une charge utile de trente-six tonnes et se déplaçant, suivant le terrain, à des vitesses variant entre douze et soixante-douze kilomètres à l'heure. Les châssis des voitures étaient à six roues, à suspension "compensée" pour les voyageurs. N'importe quel moteur pouvait être appliqué sur le train, qu'il fût à l'explosion, à vapeur chauffée au pétrole, au coke, au bois ou aux huiles lourdes.
Malgré ses atouts sur le papier, le train automobile fut un échec et n'eut pas le succès escompté en France. Pourtant, il fut racheté par le shah de Perse, la Hongrie, les Pays-Bas, l'Espagne et le Paraguay... Le 18 novembre 1911, fut prononcée la liquidation des trains Renard, cinq ans après l'inauguration officielle, le 19 août 1906. Charles Renard, malade, épuisé, dépressif, rongé par le doute et déçu par les mesquineries, se suicida dans son bureau de Meudon. Il avait cinquante-huit ans.

Pour la petite histoire - vosgienne - du train Renard, il faut savoir que la première ligne française allait de Remiremont jusqu'à Plombières. Cette liaison routière, desservie par le chemin de fer et séparée de sa voisine par une ligne de crêtes, était alors un problème d'actualité quand ce train fut présenté au salon de l'Automobile de 1903. Des contacts furent rapidement pris entre Plombières et la maison Surcouf, alors concessionnaire des trains Renard. Malgré les actions conjuguées des deux villes, le conseil général repoussa ce projet et préféra débloquer des fonds pour l'étude d'une ligne ferroviaire - tramway ou Decauville. Le tout s'éternisa.
Décidé à faire avancer les choses, Paul Renard demanda le 15 juillet 1905 l'autorisation préfectorale d'effectuer des liaisons des démonstration entre Plombières et Remiremont, et il fonda à Epinal la Société vosgienne des trains Renard, première compagnie de ce type en France. Sans attendre l'autorisation préfectorale officielle, un train fut débarqué à Bourbonne-les-Bains, en Haute-Marne, pour rallier Remiremont, via Lamarche, le 9 août. A la suite du grippage d'une tête de bielle qui détermina la fracture du carter du moteur, lors de la démonstration à Lamarche, l'opération tourna court. Le train Renard rentra à Paris, porté par son grand frère sur rails !
D'autres expériences eurent lieu à Chaumont, Rolampont et Langres, en Haute-Marne, sans grande réussite. Les essais reprirent à Remiremont en octobre et novembre 1905, toujours sans autorisation. Celle-ci arriva finalement en avril 1906. De nouveaux essais furent organisés. Le 12 avril, un convoi inaugural relia Remiremont à Plombières, effectuant le trajet aller en une heure quinze et le retour en une heure. Le service régulier commença quant à lui le 16 avril. Il se prolongea jusqu'au 23 octobre 1906, date à laquelle la Société vosgienne des trains Renard suspendit ce service en raison de la forte diminution de fréquentation consécutive à la fin de la saison thermale de Plombières. D'avril à octobre 1906, neuf cents convois, qui transportèrent neuf mille quatre cent cinquante-trois voyageurs, furent lancés entre les deux villes. Les expériences se multiplièrent, comme le 23 mars 1906, entre Mirecourt et Charmes.
De très belles cartes postales de cette période existent, représentant la motrice tractant une seule voiture à six roues, d'un modèle identique à la ligne hollandaise, devant la gare de Remiremont ou au café de la Demoiselle, point culminant de la ligne, ou place de l'Eglise à Plombières. On retrouve aussi la trace du train Renard à Vagney, Vittel ou Rambervillers. Au bonheur des collectionneurs !
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