177 km/h au Markstein

Article paru aujourd'hui dans l'ER.

Les conditions ont donné raison aux prévisions météo. Une violente tempête a balayé le nord et l'est de la France.

NANCY. - L'Alsace, la Lorraine, les Ardennes, la Marne et le Territoire de Belfort avaient été placés en vigilance orange par Météo France, troisième degré sur une échelle des phénomènes météo dangereux qui en compte quatre. Heureuse initiative.

Pour Météo France, les coups de vent enregistrés hier entrent dans le cadre d'une « forte tempête survenant en moyenne une ou deux fois par an. Elle est cependant remarquable par la longue durée des vents forts qui lui sont associés ».

Proche de 1999

En Lorraine, le point culminant de la tempête a été enregistré sur la route des Crêtes. Fidèle à sa légende, le Markstein a réservé les pires conditions à ceux qui osaient, hier, s'y aventurer. Plus fortes les unes que les autres, les rafales de vent n'ont pas cessé de malmener la station haut-rhinoise depuis la matinée. Au point que la station météo du Markstein a enregistré une pointe à 177 km/h ! Elle n'est toutefois pas historique.

« A titre comparatif, la tempête de 1999 avait atteint les 184 km/h. Mais nous ne sommes pas passés loin d'un nouveau record », indique le bureau mulhousien de Météo-France. C'est en fait tout le long de la route des Crêtes que le tempête a sévi dans les Hautes-Vosges.

« Sur le Hohneck et le Kastelberg, tout a volé ! Nous n'avons pas le temps de sortir que le bonnet s'envole. C'est fou et ça nous rappelle la tempête de 1999 », témoigne Roger Deybach, à la ferme-auberge de Breitzhousen.

Installé dans la vallée de Munster, l'aubergiste ferme son établissement installé sur la route des Crêtes deux jours par semaine. Le mercredi et le jeudi. Il a dû cependant y monter hier matin. « Une coupure de courant a affecté la crête depuis mercredi soir. Il y avait donc de gros risques pour les congélateurs de tous les aubergistes ».

En attendant la neige

Si les chaumes sommitales sont habituées aux rudes conditions climatiques, comme en atteste la faible présence de la forêt, cette situation est donc néanmoins exceptionnelle. Et comparable du même coup par son intensité à la tempête du précédent siècle. En revanche, les dégâts occasionnés sont cette fois insignifiants. « De la vallée au Markstein, une dizaine d'arbres sont couchés sur la route. C'était tout juste pour passer mais j'ai pris la tronçonneuse à bord du tracteur. Au Breitfirst, les pare-filets, pour retenir la neige, se sont envolés », précise Roger Deybach.

La neige, justement, est maintenant attendue avec impatience sur les Hautes-Vosges où elle a totalement disparu. Mais foi de montagnard, elle devrait cette fois finir par revenir. « Comme on dit dans les Vosges, il faudra bien la neige pour ressuyer toute cette pluie et tout ce vent. C'est bon signe », conclut Roger Deybach.

Ailleurs, dans le département des Vosges les secteurs les plus touchés ont été répertoriés du côté de La Bresse, de Saint-Dié, Plainfaing et Bruyères. Les pompiers sont sortis une centaine de fois alertés par des chapeaux de cheminées, des enseignes et quelques vérandas menacées. Les plus gros dégâts ont été déplorés à Epinal sur le parking de l'école de l'image et à Damas-et-Bettegney, dans les deux cas une voiture écrasée sous la chute d'un arbre. A noter aussi qu'un sapin tombé sur la ligne SNCF du côté de Remiremont (Vieux Moulins) a été à l'origine d'une longue interruption de trafic.

104 km/h dans le nord-meusien

Dans la Meuse, des pointes à 104 km/h ont été relevées à la station météorologique de Septsarges dans le nord du département près de Montfaucon-d'Argonne, dans le sud les vents ont « plafonné » à 90 km/h. Les pompiers signalaient peu de sorties et pas de réels dégâts, exceptés un volet arraché à Commercy, quelques tuiles envolées dans le secteur de Bar-le-Duc et des coupures de courant à Lérouville.

En Meurthe-et-Moselle, tuiles menaçantes, antennes instables et cheminées branlantes et quelques arbres couchés sur le réseau routier ont suscité une centaine de sorties de pompiers dans le département où l'on ne déplorait aucun blessé.

En Moselle, des vents violents d'une vitesse supérieure à 100 km/h étaient principalement localisés dans le pays de Bitche et de Sarrebourg avec des pointes comprises entre 110 et 120 km/h. Arbres arrachés, tuiles envolées et inondations de locaux ont mobilisé les pompiers du département. A noter que Dabo a été privée d'électricité pendant quatre heures.

Partout le vent devait faiblir au milieu de la nuit.